Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

samedi 11 septembre 2010

Les données biométriques, trésor de guerre de l’armée américaine

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Les dernières troupes de combat ont quitté l’Irak fin août, mais l’armée américaine n’est pas partie les mains vides. Tout au long du conflit, des millions de données biométriques ont été collectées, dont l’utilisation future est incertaine. "Le discours du président Obama sur la fin des missions de combat laisse la question ouverte sur ces masses de données biométriques", déplorait l’Electronic Privacy Information Center (EPIC), au début du mois de septembre.

Iris de l’oeil, empreintes digitales, photo du visage, données nominatives et personnelles... Depuis le milieu des années 2000, l’armée américaine a collecté les informations de milliers d’Irakiens, au niveau des check-points, à proximité des lieux d’attentats ou de certaines zones dites sensibles. Pour réunir ces données, les soldats utilisent un scanner portatif, qui ressemble à un appareil photo numérique.

Ces données alimentent une vaste base, nommée "ABIS" pour "Automated Biometric Identification System" gérée à Arlington en Virgine aux Etats-Unis. "Chaque jour, des milliers d’enregistrements sont collectés et envoyés au département de la défense américain (DoD)", indique la documentation officielle. En 2004, le dispositif comptait 2 millions d’enregistrements ; la nouvelle version mise à jour en 2009 peut en contenir plus de 4 millions.

La réactualisation des données est presque instantanée, et permet aux soldats de vérifier à la seconde si les suspects qu’ils arrêtent sont déjà fichés. Le département de la défense "utilise les données biométriques pour vérifier les identités des individus connus sur les terrains irakien et afghan et permettre de trouver et de capturer ceux qui réalisent des engins explosifs improvisés et les insurgés", fait aussi valoir le Pentagone.

De fait, toutes les branches du DoD utilisent la biométrie : l’armée scanne les détenus, les marines vérifient l’identité des postulants dans les missions de sécurité, tout comme la Navy et l’Air Force... La défense a commencé à s’intéresser à la biométrie dans les années 2000. C’était alors un moyen de fournir un accès sécurisé aux réseaux informatiques. Mais après le 11 septembre 2001, le discours a changé, et la biométrie a été conçue comme une manière de mettre au jour l’identité des terrroristes.

C’est l’entreprise Lockheed Martin qui a, en 2004, remporté l’appel d’offres pour construire la base de données ABIS, qui équivaut à un dispositif similaire déjà élaboré pour le FBI. Et dès 2007, la collecte de données biométriques pouvait être effectuée à grande échelle, avec la généralisation des scanners portatifs, facturés 6 500 dollars (5 092 euros) pièce, selon USA Today.

PLUS DE 200 000 SCANS EN AFGHANISTAN


Les troupes américaines utilisent aussi leurs dispositifs pour obtenir les données biométriques d’éventuels suspects afghans. En 2009, 200 000 informations ont été ajoutées, et à l’été 2010, le chiffre de 210 000 est déjà dépassé.

Mais pour les associations, la constitution d’une telle base de données, avec des identifiants stockés pour 100 ans, pose d’abord des questions de respect de la vie privée. D’autant plus que certains Irakiens ou Afghans utilisent sciemment de faux documents pour leur propre sécurité : cela leur permet d’éviter d’être pris à partie en raison de leur origine géographique ou ethnique.

Mais l’EPIC s’inquiète aussi de l’usage qui pourrait être fait de tels systèmes. En Irak comme en Afghanistan, le contrôle des données pourrait être transféré aux autorités des deux pays pour créer les documents officiels des citoyens, d’après les autorités américaines. Mais le risque de détournement, dans des Etats affaiblis, n’est pas à exclure.

Laurent Checola

Un drone s’est égaré au-dessus de Washington

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L’armée américaine est passée tout près, le mois dernier, de lancer ses avions de combat et a envisagé la possibilité d’abattre un drone perdu de la marine qui a brièvement dévié dans l’espace aérien restreint de Washington, a déclaré jeudi un haut responsable militaire.

L’incident met en évidence les inquiétudes liées à la sécurité des aéronefs téléguidés, alors que les responsables de la défense font campagne pour que ces engins soient davantage utilisés lors de désastres naturels et pour assurer la sécurité du pays.

L’amiral James Winnefield, chef du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD), a affirmé que l’incident du mois d’août pourrait entraver les efforts du Pentagone pour que l’autorité responsable de l’aviation (Federal Administration Aviation, FAA) facilite les procédures pour les drones utilisés par l’armée dans l’espace aérien américain.

Les drones sont présentement utilisés pour faire des patrouilles et exercer une surveillance le long de la frontière sud du pays, et parfois le long de la frontière nord. Mais l’armée voudrait pouvoir les utiliser davantage lors d’ouragans et d’autres désastres afin d’évaluer les dommages et circonscrire les efforts de secours.

La FAA travaille depuis un certain temps à de nouvelles règles régissant l’utilisation des drones. Mais l’incident du mois d’août a fait ressortir l’une des préoccupations majeures de la FAA - la possibilité que les contrôleurs à distance du drone perdent contact avec l’appareil.

M. Winnefield a raconté qu’il se trouvait au centre des opérations quand les contrôleurs ont perdu le contact avec le drone lors d’un test dans l’espace aérien d’une base navale du Maryland. Le drone s’est alors dirigé vers l’espace aérien restreint de la capitale des États-Unis.

« Devions-nous le laisser voler au-dessus de la région de la capitale nationale ? Le laisser se vider de son carburant et espérer qu’il s’écrase dans le champ d’un fermier ? Ou devions-nous agir et l’abattre ? » a raconté l’amiral.

« Nous ne voulions pas l’abattre au-dessus d’une zone densément peuplée si cela pouvait être évité. Nous sommes passés à travers tous ces calculs. »

Alors que les avions de combat étaient sur le point d’être lancés, a dit M. Winnefield, la marine est parvenue à reprogrammer le drone et à le ramener au bon endroit.

AP

La menace terroriste en France "au même niveau qu’en 1995"

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La menace terroriste en France est au même niveau qu’en 1995, affirme Bernard Squarcini, directeur de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), dans une interview que publie Le Journal du dimanche neuf ans après les attentats du 11-Septembre.

La France, ajoute-t-il, "fait l’objet d’un intérêt très particulier de certains mouvements islamistes radicaux" qui s’explique notamment par son histoire, sa présence militaire en Afghanistan ou le débat sur le voile intégral. "Nous sommes aujourd’hui au même niveau de menace qu’en 1995", assure le patron du contre-espionnage en référence à l’année de l’attentat commis à la station de RER Saint-Michel à Paris.

"Tous les clignotants sont dans le rouge", poursuit-il.

Bernard Squarcini ajoute que la menace qui pèse sur la France est triple. "Le Français converti qui se radicalise et monte son opération seul ; Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) qui dépêche un commando pour commettre un ou des attentats en France ; et les djihadistes, ces Français qui partent en Afghanistan ou au Yémen, demain en Somalie et qui reviennent clandestinement, aguerris, pour poursuivre leur combat sur le sol français", énumère-t-il.

Henri-Pierre André

Russie-Inde : une coopération militaire très fructueuse

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Depuis quelques années, l’Inde est devenue le plus gros acheteur de matériel militaire russe ainsi que le partenaire principal de la Russie en matière de coopération militaire et technique, a déclaré vendredi aux journalistes Alexandre Fomine, directeur adjoint du Service fédéral russe pour la coopération militaire et technique.

"L’Inde reste notre principal partenaire tant pour les volumes de matériel acheté que le montant des contrats conclus", a indiqué le responsable.

Il a ajouté que le montant des contrats passés ces dernières années pour la livraison d’armements russes à l’Inde se chiffrait en milliards de dollars.

Il a aussi souligné que la Russie transférait à ses partenaires indiens des technologies ultramodernes de production d’armements.

"La Russie est un des rares pays au monde qui continue à transférer des technologies dans le domaine de la construction des blindés, de l’aviation et de la construction navale", a précisé le responsable au terme de la cérémonie de la signature d’un accord sur la création d’une entreprise mixte russo-indienne chargée de mettre au point et de construire des avions cargo.

RIA Novosti

Un réseau de trafic d’armes démantelé en région parisienne

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Une opération conjointe de services de renseignements français et serbes a permis le démantèlement jeudi matin d’un réseau international de trafic d’armes basé en Serbie, qui alimentait Paris et sa banlieue en armes lourdes et explosifs.

C’est la première fois qu’une telle organisation est détruite. Une opération conjointe de la Direction centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) et des services de renseignements serbes a permis le démantèlement jeudi matin d’un réseau international de trafic d’armes basé en Serbie, qui alimentait Paris et sa banlieue.

C’est à la faveur d’une livraison d’armes automatiques en France que les membres du réseau ont été appréhendés. On dénombre en l’occurrence 7 interpellations à Paris et en Seine-Saint-Denis. Dans le même temps, neuf autres personnes ont été arrêtées en Serbie. Cette arrestation a été rendue possible par la mise sous surveillance de l’organisation depuis le mois d’aôut par la PJ.

Selon nos informations, il s’agit d’armes automatiques et d’explosifs, originaires de Bosnie et qui transitaient par la Serbie, avant d’être transportés en France. Ces armes et ces explosifs avaient pour destinataires des membres du grand banditisme ainsi que des trafiquants de drogue.

LCI

Afghanistan : le Pentagone tente de bloquer la parution d’un livre

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Le Pentagone a demandé à un éditeur de bloquer la publication des 10 000 premières copies des mémoires d’un ancien agent du renseignement américain racontant son expérience de l’Afghanistan, invoquant le secret défense, a indiqué vendredi un responsable américain.

Selon le quotidien The New York Times, le département de la Défense est en négociation avec les éditions St. Martin’s Press pour acheter et détruire la première édition de « Operation Dark Heart », un livre d’Anthony Shaffer, lieutenant-colonel de réserve et ancien membre de l’Agence américaine de renseignement militaire (DIA).

Un porte-parole du Pentagone, le colonel David Lapan, a déclaré que la présence dans ce livre d’informations classées secrètes suscitait des inquiétudes.

Le Pentagone « travaille en lien étroit avec la maison d’édition, le lieutenant-colonel Shaffer et son avocat pour résoudre le problème », a-t-il ajouté.

Il a indiqué qu’aucune décision n’avait été prise quant au rachat et à la destruction des livres.

L’avocat de l’auteur, Mark Zaid, a affirmé que le livre avait été validé par des responsables de l’armée de réserve. Le Pentagone a expliqué pour sa part que le contenu du livre n’était pas conforme aux règles en vigueur concernant la publication de tels livres.

Le 6 août, le directeur de la DIA Ronald Burgess avait rédigé une note expliquant que la sortie de ces mémoires pouvait « porter gravement atteinte à la sécurité nationale ».

Après les critiques contre l’ouvrage, une deuxième édition a été rédigée mais le Pentagone et l’auteur sont également en litige sur son contenu.

AFP

Iran : la libération de l’Américaine détenue pour "espionnage" repoussée

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La libération annoncée comme imminente de l’Américaine détenue depuis plus d’un an en Iran sous l’accusation d’entrée illégale et d’espionnage a été repoussée, a annoncé vendredi soir le procureur de Téhéran, cité par l’agence de presse Ilna.

Le procureur de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi, a expliqué à Ilna que la procédure judiciaire n’était pas achevée. Dans ces conditions, "la libération a été annulée", a-t-il dit.

"La justice ne valide pas l’information divulguée (de sa libération), et naturellement toute décision concernant l’accusée dépendra" d’une procédure complète, a-t-il poursuivi.

La libération de Sarah Shourd devait vraisemblablement intervenir samedi, "par compassion islamique", à l’occasion de l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois de jeûne du ramadan, avait déclaré vendredi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, sur la chaîne iranienne Press-TV.

Sarah Shourd a été arrêtée avec deux autres Américains, Shane Bauer et Josh Fattal, par les Iraniens le 31 juillet 2009, après avoir franchi à pied la frontière iranienne en provenance du Kurdistan irakien voisin.

Tous trois, âgés d’une trentaine d’années chacun, avaient assuré avoir franchi la frontière par erreur après s’être égarés pendant une randonnée, mais ils ont été accusés d’espionnage et d’entrée illégale en Iran.

AFP

jeudi 9 septembre 2010

N'oublions jamais !

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N'oubliez jamais et cherchez la vérité
Task Force 121

La Résistance et le réseau Foccart

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Jacques Koch-Foccart (31 août 1913, Ambrières-le-Grand –19 mars 1997), dit Jacques Foccart, était un conseiller politique français, secrétaire général de l'Élysée aux affaires africaines et malgaches de 1960 à 1974.

La Résistance

Il prend contact avec la Résistance en 1942 sur sa terre natale. Après des faits de résistance en Mayenne et dans l'Orne, il rejoint Londres et le BCRA. [1]

Le 27 avril 1944, lieutenant-colonel, il franchit sous les balles un barrage de la Feldgendarmerie dans l'Orne. Son adjoint, Roger Le Guerney, est tué en le protégeant de son corps. Au moment du débarquement de Normandie, il est chargé du plan "Tortue" [2]. Le commandant Mazeline, chef départemental des FFI de l'Orne, à ce titre chargé à ce niveau du plan Tortue, qualifie l'action de Foccart de fantomatique dans Clandestinité. Son nom est évoqué par la SRPJ de Rouen en 1953 comme étant lié à deux énigmes criminelles, l'affaire François Van Aerden à Rânes et l'affaire Emile Buffon à Joué-du-Plain en 1944.

En octobre 1944, il est à nouveau à Londres où il rejoint les services spéciaux alliés. Il monte avec François Mitterrand, alors responsable des prisonniers de guerre, l'opération Viacarage [3]

L'homme politique

D'abord membre du conseil national, puis secrétaire général adjoint, il remplace en 1954 Louis Terrenoire comme secrétaire général du RPF sous la IVe République.

Monsieur Afrique

En 1952, il est coopté par le groupe sénatorial gaulliste pour participer à l'Union française, censée gérer les rapports de la France avec ses colonies. En 1953, il accompagne de Gaulle dans un périple africain. Il fait la connaissance à Abidjan d'Houphouët-Boigny.

Il revient au pouvoir en 1958, en étant nommé par de Gaulle au poste de conseiller technique à l'Hôtel Matignon, chargé des affaires africaines. [4]

C'était le « Monsieur Afrique », homme de l'ombre du général Charles de Gaulle, puis de Georges Pompidou.

Homme de réseaux et de l'ombre, il joue un grand rôle dans la politique étrangère africaine à partir de 1960, au point qu'on a pu dire qu'il était, après De Gaulle, l'homme le plus influent de la Ve République. Il a été souvent considéré comme étant l'instigateur de nombreuses conspirations etcoups d'État en Afrique durant les années 1960 [5].

Proche du Maréchal Mobutu, il fut en 1967 un acteur important du soutien de la France à la sécession biafraise, par mercenaires interposés et dons d'armes.

Des critiques du gaullisme aiment à insinuer que deux bureaux se faisaient face au gouvernement : le bureau du Premier Ministre pour la métropole, et celui de Foccart pour la Françafrique.

Il fut le co-fondateur du Service d'action civique (SAC).

Ce qui a été appelé les « réseaux Foccart » était constitué d'un carnet d'adresses très fourni qui faisait remonter jusqu'à lui les diverses tendances composant les relations franco-africaines et de liens étroits avec les services secrets (SDECE, DST).

Son rôle ne se limitait pas à l'Afrique, puisqu'il était chargé par de Gaulle à la fois des services secrets et du suivi des élections et en particulier des investitures durant les années 60. En 1969, pendant le bref passage d'Alain Poher à l'Elysée, une commode qui permettait d'enregistrer les autres pièces du palais fut découverte. L'affaire fut dévoilée par le Canard enchaîné et connue sous le nom de commode à Foccart. [6]

Jacques Foccart a été l'un des initiateurs principaux d'une certaine politique française en Afrique appelée « Françafrique » par ses détracteurs - terme emprunté à Houphouët-Boigny, repris par François-Xavier Verschave dans ce sens dans son ouvrage La Françafrique, le plus long scandale de la République - et qui se serait poursuivi sous François Mitterrand avec le fils de ce dernier, Jean-Christophe.

Notes et références
[1]. Il est enregistré sous le nom de Binot, référence au Boulevard Bineau, de Neuilly-sur-Seine, où il a habité
[2]. Il faut ralentir par des attentats l'acheminement des blindés allemands vers le front de Normandie.
[3]. Son objectif est la libération des camps de prisonniers et de concentration : la plupart des hommes ayant participé sur le terrain à cette mission périlleuse y laisseront la vie.
[4]. Dès lors, il dirige les services secrets pour tout ce qui concerne l'Afrique : chaque mercredi, il reçoit le général Grossin, directeur du Sdece, pour lui transmettre sur ce dossier les consignes de l'Elysée
[5]. Il n'est pas un coup ayant eu lieu en afrique qui ne lui ait été attribué, jusqu'à l'assassinat de Ben Barka, en 1965, avec la femuse formule répétée à l'audience : Foccart est au parfum.
[6]. En première page du Canard enchaîné du 4 juin 1969, on peut lire en surbandeau l' Histoire de la commode à Foccart qui renvoie en page 2, où il est question de la découverte de la dite commode. Le journal ajoute : Cette découverte a eu l'avantage de mettre en évidence un petit fait qui en dit long : les propos tenus dans les propres bureaux de De Gaulle étaient écoutés et enregistrés par Foccart. Foccart porte plainte contre le journal relevant entre autres les insinuations malveillantes lancées contre lui de manière épisodique, le présentant comme le chef d'une police parallèle, ou l'Eminence grise du chef de l'Etat.... Durand 10 semaines, le Canard instruira à l'avance le procès de M. Foccart, avec une page d'enquête et d'échos chaque semaine. Fin janvier 1970, le tribunal de grande instance de Paris se déclara incompétent et condamne Foccart aux dépens, au motif que Le canard avait attaqué Foccart homme public, dans sa fonction et que c'était Foccart privé qui s'estimait diffamé. Le4 novembre 1970, la cour d'appel déboute Foccart.




Le commandant André Mazeline et Jacques Foccart

Le commandant André Mazeline était le chef départemental des F.F.I. pour l’Orne depuis le 20 juin 1944 ; il a succédé à Daniel Desmeulles arrêté le 13 juin.

Le commandant Mazeline est resté dans l’armée après la guerre et a publié Clandestinité : La Résistance dans le département de l'Orne (Première édition: La Ferté-Macé, 1947. Réédition: Tirésias, 1994), témoignage de première main et incontournable sur la résistance dans ce département.

Il cite brièvement dans cet ouvrage le groupe de résistance constitué par Jacques Foccart :
« il est impossible, faute de renseignement précis, de s’étendre ici sur le rôle et l’activité de ce groupement qui a fait cavalier seul et qui n’eut que des rapports très indirects avec les autres organisations si ce n’est avec le B.O.A. » (Clandestinité pp. 57-58).

En réponse aux observations qui lui ont été faites lors de sa demande d’autorisation pour la publication de son livre, Mazeline a rédigé en 1948 la réponse reproduite ci-dessous.

« II n'entrait pas, dans le cadre de mon ouvrage, de traiter du PLAN TORTUE à l'échelon régional, puisque je me suis borné à l'étude de la Résistance pour le Département de l'Orne seulement. Et le sujet m'était facile, car, l'application du PLAN y fut l'œuvre, dans sa presque totalité, des F.F.I. placés sous le commandement de DESMEULLES et le mien.

Or, en indiquant les résultats obtenus, résultats qui placent l'Orne parmi les tous premiers des douze départements chargés de l'exécution du PLAN, je n'ai pas l'impression d'avoir déformé défavorablement la stricte appréciation historique, ni surtout la vérité historique.

Peut-être n'ai-je pas attribué les mérites de cette exécution du Plan à ceux qui, par la suite, les ont accaparés et s'en réclament officiellement. Mais, ayant vécu la période de Janvier à Août 1944 d'abord comme adjoint au Chef départemental A.S. puis comme Chef départemental F.F.I. moi-même, j'étais assez bien placé pour juger de la question.

Et l'opinion moins sévère que ma pensée que j'émets dans mon livre sur M. FOCCART et ses groupes se justifie largement par les faits.

D'ailleurs cette critique qui m'est adressée au sujet du PLAN TORTUE pourrait l'être également à propos de toutes les missions F.F.I. qui, elles aussi, avaient une origine, une portée et un sens dépassant le cadre du département.

Mais je ne doute pas que d'autres aient déjà fait leur rapport sur cet important sujet et je comprends fort bien pourquoi les conclusions de mon étude ne coïncident pas avec celles de ces rapports officiels.

Aussi une mise au point m'apparaît-elle utile.

Le héros « accrédité » du PLAN TORTUE pour les régions de l'Orne, de la Mayenne et du Calvados serait M. FOCCART, pseudo « BINEAU » sous-Officier en Janvier 1944, sous-Lieutenant en février, Capitaine en août, Commandant en septembre, Lieutenant-Colonel en novembre 1944. Primitivement M. FOCCART ne semblait nullement destiné à une aussi rapide et glorieuse fortune. Il était en effet chargé de la responsabilité du sous Secteur A.S. de RANES (étendue territoriale d'un canton). Il faut croire que ce Commandement modeste ne correspondait pas à ses ambitions puisque, sans même en référer à ses Chefs directs, il est entré en contact avec une autre organisation afin d'y jouer un rôle toujours demeuré assez mystérieux. .

L'organisme en question était le Réseau Action TORTUE.
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Néanmoins, la responsabilité de l'exécution du PLAN pour l'ORNE fut confiée à DESMEULLES, Chef Départemental A.S., à la suite d'entretiens avec SYLVAIN, ERIC, FANTASSIN et auxquels j'assistais en tant qu'adjoint de DESMEULLES à l'époque.

Ce dernier reçut la mission d'adapter aux conditions géographiques et aux circonstances les consignes d'ordre général reçues à ce sujet, avec l'aide de son État-Major F.F.I. Il conçut un Plan d'action, constitua des équipes spéciales, prit en charge l'armement anti-char et en assura la distribution.

M. FOCCART, qui prétendait avoir une activité autonome, ne participa nullement à cette action préparatoire.

La mission « TORTUE » fut donc incluse dans l'ensemble des missions confiées aux F.F.I. du Département. Le mérite de son exécution revient à eux seuls et à leurs Chefs.

II est d'autant plus étonnant de voir M. FOCCART se l'attribuer que le 9 juin 1944, ses agents, reçus par DESMEULLES et moi au Maquis de FRANCHEVILLE nous déclarèrent que l'heure de l'action immédiate n'avait pas encore sonné pour eux et que les groupes anti-panzer « BINEAU » n'étaient pas encore entrés à cette date dans une phase active de combat.

Il eut pourtant semblé normal qu'il en fut autrement, puisque les opérations de retardement de montée des renforts ennemis avaient d'autant plus d'intérêt qu'elles étaient entreprises au cours de la période critique du début du débarquement.

Cette entrevue de FRANCHEVILLE fut d'ailleurs le seul contact que les F.F.I. de l'ORNE eurent, jusqu'à la Libération, avec celui qui se prétendit par la suite leur responsable « TORTUE ».

Par ailleurs, de son activité personnelle, aucun écho ne nous est parvenu. Aussi, les agissements de M. FOCCART, en septembre 1944, n'ont-ils abusé personne parmi les F.F.I., lorsqu'il a revendiqué pour son compte personnel le bénéfice d'une action qu'il n'avait ni montée, ni réalisée, ni dirigée et lorsqu'il a incorporé à son Réseau des déportés et des morts qui étaient avant tout et seulement F.F.I.

Je ne discute en aucune façon le mérite des Responsables Régionaux TORTUE qui sont tombés dans l'accomplissement de leur mission, en s'en acquittant d'une façon irréprochable et souvent magnifique. Mais je ne veux pas entrer dans le jeu de ceux qui se sont cru autorisés à prendre et à exploiter leur succession.

D'ailleurs, j'ai évité, dans mon ouvrage, d'avoir à donner mon opinion personnelle sur l'exécution du PLAN TORTUE. Mais je suis fermement persuadé qu'il n'a pas atteint son but initial : le fameux retard de huit heures. Toutefois, à d'autres points de vue, ses résultats peuvent permettre de le considérer comme un succès.

La question de l'Histoire de la Résistance est délicate, elle doit s'entourer de garanties sérieuses. Et il est certain que le témoignage de ceux qui l'ont vécu en offre bien davantage que les rapports de ceux qui en ont vécu. »



Task Force 121

OTS : les chemins du blanchiment passeraient-ils par Axa-Luxembourg ?

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Le 13 juin 2001, Claude Bébéar, patron du groupe financier Axa Assurances, était mis en examen dans une vaste affaire de blanchiment et de fraude fiscale via quelques filiales de son groupe et notamment la société Luxembourgeoise PanEuroLife. L'affaire fit en son temps couler beaucoup d'encre, à un moment où ce grand patron français, qui fit chuter Messier, présidait aussi le comité français pour les Jeux Olympiques de 2008.

Ce que l'on sait moins, c'est que le même homme, plus récemment, a été mis en examen pour une autre affaire d'escroquerie financière, en compagnie d'une trentaine de personnages retenus comme témoins assistés ou mis en examen - dont de nombreux cadres dirigeants d'Axa-Assurances - dans un dossier sordide de contrats d'assurances détournés pour blanchir des fonds de provenance et de destination obscures.

Et où l'on découvre le nom d'un membre de la famille de Jo Di Mambro, l'ancien dirigeant de l'Ordre du Temple Solaire mort en Suisse en octobre 94. Plus celui de plusieurs responsables de l'AMORC (Ancien et Mystique Ordre des Rose-Croix).

Résumons brutalement : selon nos informations, des contrats d'assurance-vie gérés par une agence Axa au Luxembourg, auraient servi à blanchir des fonds issus de trafics de produits nucléaires, gérés par certains dirigeants de l'Ordre du Temple Solaire. Et la mort opportune des 74 membres de l'Ordre du Temple Solaire aurait permis de récupérer discrètement et facilement une part de ces fonds pour des destinations pas tout à fait inconnues et de justifier la disparition du reste…

Résumons encore plus brutalement : Axa-Assurances et ses dirigeants auraient participé à la gestion de commissions occultes de 100 millions de dollars versées à des organisations politiques européennes et issues d'un contrat de retraitement de produits nucléaires destiné à l'Iran et interdit par la CIA au début des années 90… Avec Jo Di Mambro, l'OTS et certains hommes d'affaires genevois comme grands intermédiaires. À la fin de l'histoire : 74 morts en 94/95 et 100 millions de dollars escroqués par certaines organisations politiques européennes occultes aux États d'Iran et d'Arabie Saoudite, le tout avec la complicité (involontaire ?) du groupe Axa.
Moins brutal mais encore plus clair : 74 morts de l'OTS, rentabilité financière assurée pour les blanchisseurs dans la grande lessiveuse Axa-Assurances, patron Claude Bébéar.

Mais, bien entendu, il ne s'agit ici que d'hypothèses de travail, fondée sur seulement 30 tomes d'instruction et 29 personnes impliquées, plusieurs années d'enquête de quelques magistrats fragiles qui crient au secours devant un dossier multiforme où les réseaux maçonniques se mobilisent pour protéger les criminels et les financiers complices. Et pour le moment, la preuve formelle n'a pas encore été faite que M. Bébéar avait conscience du fait que ses beaux contrats d'assurance-vie étaient abusivement détournés de leur usage officiel… Qui donc savait cela ? Personne ?

Le Tribunal d'Évry a produit depuis 96, concomitamment à l'instruction de l'affaire OTS, près de 30 tomes d'instruction sur ce volet financier superbement ignoré par le juge Fontaine de Grenoble… Instruction bloquée par les personnes impliquées pendant 18 mois en appel et enfin débloquée en cette année 2003 : à ce jour, le dossier est en attente de règlement, c'est-à-dire de passage devant un tribunal correctionnel… d'ici trois ans ou jamais selon les pressions qui seront faites, ou d'ici trois mois si la presse et l'opinion publique demandent la vérité. Ou peut-être même encore plus vite, si d'aucuns réussissent à imposer le traitement de ce dossier par le Tribunal de Grenoble le 22 septembre prochain, date de l'ouverture du procès en appel de Michel Tabachnik, un des anciens dirigeants de l'OTS.

Reprenons posément cette invraisemblable affaire.

Nous sommes au début des années 90. Le mur de Berlin est tombé, les généraux russes ont besoin d'argent et ils ont pas mal de produits nucléaires en stock.

Certains états en voie de développement, comme l'Iran par exemple, ont besoin d'uranium retraité, pour faire tourner les deux centrales nucléaires vendues par la France.

Certains hommes d'affaires genevois, parfois liés par leurs familles à l'Ukraine, ou d'autres, lybiens célèbres du côté de l'Élysée ou du salon de Marie Laforêt, ont besoin de faire des affaires.
La société Hydro-Québec, sait, elle, parfaitement bien retraiter l'uranium d'origine militaire pour le rendre utilisable par une centrale civile. Et nombre de ses cadres dirigeants sont membres de l'Ordre du Temple Solaire. Certains meurtres de l'affaire seront d'ailleurs commis au Québec.

Un certain Jo Di Mambro, créature issue de l'Ordre des Rose-Croix, fidèle ami de nombreux ordres templiers et loges maçonniques, en lien avec la loge P2 italienne, proche de ces réseaux affairistes et anticommunistes qui produisirent en leurs temps le SAC de M. Pasqua et de multiples et sordides affaires mafieuses, est le personnage idéal pour servir d'intermédiaire et de porteur de valises : il n'a pas peur de l'argent sale, puisque ses compétences en ésotérisme lui donnent, croit-il, le pouvoir de transmuter l'argent sale en monnaie propre…

Est alors monté un énorme contrat tripartite d'environ un milliard de dollars : Iran - Russie - Hydro-Québec, aux termes duquel l'Iran doit prendre livraison de quelques produits nucléaires qui l'intéressent fort pour faire tourner ses centrales achetées à l'industrie atomique française… Comment imaginer en effet que les organisations politiques françaises et européennes ne touchent pas leur part d'un tel contrat, tout comme pour les contrats du pétrole a - fric - ain ?
Mais la CIA - une de ses branches - veille au grain… et interdit ce contrat.

Or, pas de chance, les commissions habituelles à ce genre de contrats internationaux sont dites avoir déjà été versées aux organisations politiques européennes qui ont couvert la signature du contrat… Et il n'est pas question de rembourser ce qui a déjà été dépensé pour partie, que voulez-vous, mon bon monsieur, la vie politique, cela coûte cher…

Comment faire ?

C'est simple. Les adeptes naïfs du Temple Solaire vont faire l'affaire. Organisons donc une série de beaux faux suicides - vrais massacres, frappons les esprits et accusons Jo Di Mambro d'avoir détourné les fonds. Ainsi, l'Iran, financé en arrière par l'Arabie Saoudite, ne pourra rien dire : certes, ils viennent de perdre 100 millions de dollars, mais que voulez-vous, nous aussi (hommes d'affaires genevois, jamais inquiétés ni interrogés par M. Luc Fontaine, alors même que la femme de l'un d'eux est morte dans les massacres de l'OTS…), nous aussi, nous avons été floués par Di Mambro… il nous a volés…

C'est compliqué ? Pas du tout : nous sommes là dans des processus classiques de grands trafics financiers et commerciaux internationaux où la vie humaine compte bien peu et où les organisations politiques " taxent " les transferts de fonds de façon tout à fait habituelle et banale, via, précisément, l'aide efficace de quelques grandes compagnies comme Axa-Assurances. Quand le jeu dérape, que des partenaires se fâchent, il y aura bien assez de policiers, de militaires ou de petites frappes ou gros et gras barbouzes dans les ordres templiers ou les loges maçonniques pour trouver la main-d'oeuvre nécessaire et suffisante au sale boulot (74 morts dans les massacres de Suisse, du Québec et du Vercors, plus Grâce de Monaco et Mme Ghislaine Marchal - affaire Omar Raddad -, sans compter ceux que l'on ignore et qu'une enquête pourrait déterminer.

Alors, bien entendu, les parties civiles en cette affaire ont un peu de mal. Ils en perdent certains papiers dans certains couloirs ou sur certains chariots et comme par hasard des lecteurs attentifs qui passaient par là trouvent le moyen de raconter à l'extérieur ce qu'ils viennent de découvrir… Non, soyons sérieux, nous inventons tout cela, pour rire. Pardon aux morts.

En réalité, plusieurs procédures assez complexes touchent actuellement le groupe Axa et ses dirigeants. Parmi elle, une procédure de détournements de centaines de millions de francs de TVA européenne, en lien avec le marché du lait… Ce sont les consommateurs et les citoyens qui paient. Et comme par hasard, l'on retrouve dans cette procédure-là la même agence Axa-Luxembourg que celle concernée par les vrais-faux contrats d'assurance où apparaît le nom de Di Mambro…

Mais aucun dirigeant de ce beau grand groupe international fleuron du capitalisme libéral franco-français maçonnique n'a conscience un seul instant que ses contrats d'assurance si légaux dans chaque pays sont détournés de leurs usages légitimes pour fluidifier de grands trafics internationaux et criminels conduits aux dépens des citoyens et de la démocratie et au profit de quelques grands prédateurs violents et paranoïaques.

Qu'est-ce qu'une compagnie internationale d'assurances et une obscure agence locale d'un si petit pays - le Luxembourg - vient faire dans le dossier de l'OTS ?

Justement, c'est tellement simple que jamais l'on aurait pu imaginer une chose pareille, mon bon monsieur… Vous croyez que le monde est si méchant et si pervers ?

Restons simples : n'importe qui peut ouvrir un contrat d'assurance-vie sur la tête de n'importe qui, il suffit de présenter une pièce d'identité, vraie ou fausse. Contrat géré hors loi française, par exemple. Donc, hors succession, puisque hors territoire. Quand la personne meurt, celui qui a ouvert le contrat récupère ou fait récupérer l'argent par qui il veut - homme politique, par exemple ? - puisque le titulaire du contrat n'était même pas lui-même au courant qu'il servait de prête-nom à une procédure parfaitement simple et efficace de blanchiment de commissions…
Il était évidemment facile pour les dirigeants de l'OTS, Jo Di Mambro en particulier, d'avoir un bon nombre de cartes d'identités de membres de l'OTS… Ouverture de contrat d'assurance-vie signifiait alors mort sur ordonnance, au terme de quelques mois ou années.

Il est tout de même un peu gênant que le juge Luc Fontaine de Grenoble n'ait jamais exploré cette piste-là. Il faut dire que pour repérer les noms des titulaires des contrats d'assurance-vie détournés d'Axa-Luxembourg, il faut aux juges se lever de bonne heure, tant les circuits de comptabilité occulte sont parfaitement au point. Ces contrats sont montés pour être les plus permissifs possible : une simple procuration permet des transferts de fonds importants et quand les titulaires meurent, plus de traces nulle part…

Mais repérer la similitude des banques entre les circuits Axa et les circuits OTS/Di Mambro aurait été parfaitement possible au juge Fontaine, qui préféra, comme on le sait, conclure pour le Vercors sur la thèse invraisemblable du suicide ésotérique en vase clos…

Le pauvre, il a été menacé de mort, pensez-donc, mon bon monsieur, on ne va tout de même pas attendre d'un pauvre juge d'instruction d'un obscur tribunal de province qu'il ait le courage d'une Éva Joly, cette femme improbable, norvégienne étrange, étrangère égarée dans l'honorable magistrature parisienne, qui ose remettre en cause les criminels d'état et demander la création d'un délit de " grande corruption "…

Et puis, pour traiter des dossiers de grande corruption, il faut regrouper les dossiers et non les saucissonner en de multiples procédures suivies par de multiples juges qui ne se rencontrent jamais…

Sauf que : le nombre de procédures qui concernent aujourd'hui, d'un côté le groupe Axa et en particulier ses agences du Luxembourg et d'autre part, l'affaire de l'OTS, est tel que, justement, les magistrats commencent à causer entre eux. Et comme ils parlent assez fort et que nos systèmes d'écoute sont au moins aussi sophistiqués que d'autres plus coûteux…

A propos, j'allais oublié : il y a environ 18 mois, le conseiller Sécurité de Claude Bébéar a conduit une mission au Luxembourg, pour négocier avec les autorités ce qu'ils allaient dire dans toutes ces affaires étranges qui s'accumulent à l'horizon d'Axa et assombrissent de plus en plus son futur… Il s'agit de M. Charles de Mauduit, créateur par ailleurs d'une école de formation pour responsables de sécurité, installée dans l'enceinte de l'école Militaire (Bâtiment du Tailleur).

Par hasard, il paraîtrait que ce monsieur est aussi un habitué de certains dîners avec ce bon Charles. Qui, paraît-il toujours, aurait fait savoir au juge Luc Fontaine concernant le dossier OTS : " secret d'état - secret défense " et autre discours en langue de bois, pour protection universelle des dossiers de corruption les plus lourds et les plus criminels.

Le dossier des massacres de l'OTS, des trafics d'armes et du blanchiment d'argent qui y sont liés n'est pas clos : il se pourrait même que nous soyons encore aux prolégomènes.

Christian Cotten

L’Iran libèrera samedi l’un des trois randonneurs américains détenus

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L’un des Américains détenus en Iran sera libéré samedi matin, probablement l’un de trois randonneurs prisonniers depuis plus d’un an, a affirmé jeudi à l’AFP le ministère de la Culture et Guidance islamique.

Le ministère a informé l’AFP par ce SMS : "Libération de l’un des Américains détenus, samedi (...) à 09H00 (04H30 GMT) à l’hôtel Esteghlal" à Téhéran.

Shane Bauer, Sarah Shourd et Josh Fattal, âgés d’une trentaine d’années chacun, ont été arrêtés le 31 juillet 2009 par les autorités iraniennes à proximité de la frontière avec l’Irak.

Tous trois assurent avoir franchi la frontière par erreur après s’être égarés lors d’une randonnée au Kurdistan irakien.

Les autorités américaines ont toujours affirmé que les trois randonneurs étaient innocents, et réclament leur libération.

Le ministère a souvent recours à des SMS pour prévenir la presse d’évènements particuliers.

AFP

Vols secrets de la CIA : une cour d’appel américaine classe le dossier

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Une cour d’appel américaine a donné raison mercredi à l’administration Obama en classant, au nom du "secret d’Etat", le dossier des vols secrets de la CIA mis en place après le 11-Septembre pour transporter des suspects de terrorisme et les interroger à l’étranger.

L’Association américaine de défense des libertés civiles (Aclu) qui défendait les plaignants dans cette affaire a aussitôt annoncé qu’elle allait saisir la Cour suprême.

La cour d’appel fédérale de San Francisco (Californie, ouest) qui statuait en formation plénière (11 juges) assure dans une décision à six voix contre cinq que "le ministère public nous a convaincu" que les éléments à charge dans cette affaire "devaient absolument être protégés par la prérogative du secret d’Etat".

A l’origine de l’affaire, qui a démarré en mai 2007, cinq anciens détenus ont déposé plainte contre Jeppesen Dataplan, une filiale de Boeing pour avoir appuyé la logistique des transfèrements de suspects de terrorisme vers des prisons hors des Etats-Unis.

Les cinq plaignants affirment avoir été enlevés, transportés dans des pays étrangers et remis à des agents de la CIA (agence américaine de renseignement) ou à des gouvernements étrangers pour être torturés.

Les faits invoqués se sont déroulés sous l’administration Bush qui a reconnu que, après les attentats du 11-Septembre, ce type de transfèrements a en effet eu lieu.

"Même si des informations sur ces opérations ont été publiquement révélées, le rôle de Jeppesen et son éventuelle responsabilité dans les vols ne peuvent pas être pris isolément des parties du dossier qui sont secrètes et protégées", affirme la cour d’appel.

"Nous insistons sur le fait que l’invocation du secret d’Etat pour obtenir le classement d’un dossier devrait être rare (...) néanmoins le cas existe", conclut la cour d’appel.

Au nom des cinq plaignants qu’elle défend, l’Aclu a estimé dans un communiqué qu’il s’agissait d’"un triste jour, pas seulement pour les victimes de torture dont le besoin de justice a été anéanti mais pour tous les Américains qui se soucient de l’Etat de droit et de l’image de notre pays dans le monde".

La puissante association a rappelé que, "à l’heure actuelle, aucune victime du programme de torture de l’administration Bush n’a été entendue par la justice".

En avril 2009, la même cour d’appel mais en formation restreinte à trois juges avaient donné raison aux plaignants et ordonné que la procédure se poursuive.

Il s’agissait d’une immense victoire pour ceux qui souhaitent voir les méthodes et décisions de l’administration Bush en matière d’anti-terrorisme punies par les tribunaux. Mais l’administration Obama, comme celle de son prédécesseur a demandé à la cour de réexaminer le cas en formation plénière cette fois.

Lors de l’audience le 15 décembre, elle avait, comme l’administration Bush, plaidé l’impossibilité de "démêler" le secret d’Etat du reste si la responsabilité de Jeppesen venait à être examinée dans le détail par un jury.

Deux des cinq plaignants sont toujours emprisonnés, l’un au Maroc, l’autre en Egypte. Les trois autres ont été libérés par le gouvernement américain, sans aucune accusation.

Parmi eux, figure l’Ethiopien Binyam Mohammed, libéré du camp de Guantanamo au Royaume-Uni en février 2009. Il affirme avoir été secrètement transporté en 2002 au Maroc pour y être torturé, puis en 2004 à Kaboul, où il dit également avoir subi des tortures avant de rejoindre Guantanamo.

AFP

Transition Obama : le légat politique US néoconservateur continue aujourd’hui sous direction démocrate.

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N’en doutez pas : l’Empire des Etats-Unis est entré en déclin. Devant nos yeux, la bête bouffie aux mouvements lourdauds, ivre de sa propre propagande sur sa supériorité morale, spirituelle, militaire, sociale et matérielle, court vers l’abîme. Le monde est aujourd’hui, de toute évidence, multipolaire, mais les Etats-Unis continuent de proclamer aux quatre vents leur confiance dans leur puissance indiscutable et leur supériorité.


Barack Obama

Source White House.

Pour les citoyens conscients, il est clair que la contribution des Etats-Unis aux aspects les plus inquiétants de l’actualité est étroitement liée à l’idée qu’ils se font de leur supériorité. Qu’il s’agisse du changement climatique et de ses effets catastrophiques, de l’épuisement des ressources naturelles, du crash économique mondial ou de sanglantes aventures militaires dans des Etats souverains, les Etats-Unis se classent largement en tête de classement mondial.

Malgré les promesses de « changement » et de « retrait » militaire réitérées par Barack Obama depuis 2008, l’Irak a demeuré (et demeure encore !) occupé par 130 000 soldats étasuniens jusqu’à septembre 2010 et 200 000 hommes sous contrat privé. Lors de ma récente visite dans ce pays, en 2009, le seul changement notoire que j’ai pu apprécier tient à la détérioration des conditions de vie de la population, à un niveau où les superlatifs deviennent inutiles.
Il y a en Irak moins d’électricité que jamais, moins d’emplois et encore moins d’eau potable ; le système médical, même s’il était squelettique, s’est totalement effondré, et le nombre d’Irakiens morts pour cause d’invasion ou d’occupation dépasse 1,2 million. Au moment de ma visite, un Irakien sur six était déplacé, ayant dû quitter son foyer.

Selon le dernier rapport de l’organisation Oxfam International, une personne sur trois nécessitait une aide d’urgence. Obstinés dans leur déformation des réalités, les grands médias disent exactement le contraire : la vie en Irak s’améliorerait, et Obama serait prêt à rappeler ses troupes. Au consommateur crédule de telles « informations » de concilier ceci avec les plans affichés par l’administration Obama, et selon lesquels 50 000 à 70 000 soldats resteront stationnés en Irak au moins jusqu’à l’expiration de son premier mandat, en 2013.

On peut croire aux « changements », comme on peut accorder la foi aux discours des médias, mais c’est au risque d’y perdre toute faculté de raisonnement. Lorsque les occupations de l’Irak et de l’Afghanistan affaiblissent jour après jour ce qu’il reste aux Etats-Unis de crédibilité et de respect, le département d’Etat « cogite » des « négociations » avec plusieurs Etats de la région, celles-ci n’étant rien d’autre que des stratégies alliant les promesses aux menaces : des promesses qui ne garantissent rien et des menaces qui risquent de raser des villages entiers de civils, comme on l’a vu ces derniers mois à la frontière séparant l’Afghanistan du Pakistan.

Peut-être le segment pensant de la population étasunienne s’est-il lassé de se plaindre. « Pas en notre nom » a cessé de servir de slogan. Le désaccord est tabou dans les médias, dont l’objectif est uniquement de « fabriquer du consentement ». Le silence des grands médias témoigne de leur alliance avec le pouvoir, mais… comment s’expliquer l’absence notoire de protestations des groupes libéraux et de gauche face au soutien échevelé et incontesté de leur pays à l’Etat d’Israël ?

Dans le reste du monde, on perçoit généralement Israël comme le principal Etat terroriste du Moyen-Orient, et à juste titre. Il s’agit de la seule puissance dotée d’armes nucléaires qui, de par sa propre Constitution, n’a pas de frontières. Sans doute pour justifier son expansion continuelle sur les terres palestiniennes ?

Fin 2008, Israël a lancé une attaque militaire contre Gaza. Les soldats avaient ordre de tirer sur femmes, enfants et pratiquement tout ce qui bougeait. L’offensive était menée avec des avions de guerre F-16 fournis par les Etats-Unis, larguant des bombes incendiaires au phosphore blanc sur la population civile. Le soutien états-unien incluait des hélicoptères Apache, des missiles, du carburant pour les avions à réaction et des bombes à sous-munitions dont la population civile de Gaza a été généreusement aspergée tandis que le futur président Barack Obama observait un mutisme obstiné.

Le monde entier observait, saisi d’horreur. Les médias des Etats-Unis regardaient sans doute dans une autre direction, et n’ont daigné jeter un coup d’œil sur le spectacle que pour proclamer énergiquement « le droit d’Israël à se défendre ».

En 2008, des groupes représentant des intérêts spéciaux ont versé à des lobbyistes de Washington la coquette somme de 3,2 milliards de dollars, un chiffre sans précédent. La création de nouvelles colonies israéliennes en Cisjordanie, subventionnée par les Etats-Unis, a subséquemment doublé durant cette même année. En déclarant les dons destinés à ces établissements déductibles des impôts, le gouvernement des Etats-Unis a publiquement encouragé la tactique israélienne. C’est à peine si l’on entend de temps en temps une faible critique ayant pour cible ces nouvelles installations.

Ce n’est pas un hasard si Israël est le principal bénéficiaire financier de la reconstruction de Gaza : il est l’unique fournisseur de matériaux de construction et la seule autorité habilitée à superviser les contrats de reconstruction de ce qu’il a bombardé. Joseph Heller doit se retourner dans sa tombe.

Israël possède non moins de 200 ogives nucléaires, alors qu’il faudra encore de nombreuses années à l’Iran pour en fabriquer une. Pourtant, la terrifiante perspective d’une autre guerre au Moyen-Orient n’a d’autre prétexte que la « menace » que l’Iran représente pour Israël et, implicitement, pour les Etats-Unis. C’est du moins ce que la tendance dominante des médias veut nous faire croire. Ceux qui attendaient un changement de politique extérieure des Etats-Unis lorsque la Maison Blanche avec son nouveau locataire feraient bien d’ouvrir les yeux.

Ne perdons pas de vue que l’administration démocrate du président Barack Obama et le Congrès dominé par les démocrates suivent les mêmes politiques qui ont mené l’administration Bush à la banqueroute économique, morale, militaire et spirituelle.

On ne peut ajouter foi aux promesses de changements. Il me vient à l’esprit deux anciens adages qui n’ont rien perdu de leur actualité : « Que désire tout homme qui a le pouvoir ? Plus de pouvoir ! » « De quoi lui suffit-il ? De juste un peu plus ! »

Effaçons de nos esprits toute ambiguïté qui aurait pu s’y installer : les frères siamois que sont les corporations et Wall Street continuent de diriger le gouvernement des Etats-Unis. Les législateurs fédéraux responsables de la régulation de la haute finance aux Etats-Unis ont reçu, depuis 2001, 64,2 millions de dollars. Parmi les donateurs figurent des banques d’affaires comme Merrill Lynch, Morgan Stanley, AIG, Bear Stearns et Goldman Sachs.

Pratiquement chacun des membres de la commission des services financiers de la Chambre des représentants qui était censée contrôler la ventilation des fonds destinés à sauver les banques a reçu des contributions de ces institutions financières pendant la campagne électorale de 2008. C’est que ces compagnies ont un privilège de taille : elles sont « trop grandes pour couler ».
L’ancien conseiller économique du FMI, Simon Johnson, l’a dit en deux mots : « L’industrie financière est parvenue à prendre le contrôle de notre gouvernement ».

L’avarice, le pouvoir, la boulimie dictent la politique nationale et internationale des Etats-Unis. Nous sommes gouvernés par un hybride morbide de capitalisme corporatif militarisé qui est en train de consumer, littéralement, et désintégrer notre planète.

Les dernières informations signalent que l’Arctique pourrait perdre toutes ses glaces en été dès 2010. Depuis le premier Jour de la Terre, célébré en 1970, le quart de toutes les espèces de notre planète s’est éteint, et il est à prévoir qu’un autre million disparaîtra dans les quarante prochaines années sous les effets du changement climatique.

Mais pour la presse corporative des Etats-Unis, le changement climatique global reste le gorille de huit cents livres enfermé dans une chambre qui disparaîtra si on continue de l’ignorer. Or, les effets du changement sont chaque année plus évidents et dévastateurs.

La nouvelle la plus alarmante et intolérable est que, comme toujours, ceci représente une belle affaire pour la grande industrie du pétrole et pour celle du nucléaire.

Une autre nouvelle dont l’importance et indéniable : les fosses contenant des déchets radioactifs contaminent des zones de Caroline du Nord aux abords de la centrale nucléaire de Shearn Harris, une des zones les plus contaminées d’Amérique du Nord.

Il n’est plus possible d’en douter : l’information fournie par les grands médias des Etats-Unis n’est pas digne de foi. On nous a vendu de faux prétextes pour justifier les guerres d’Irak et d’Afghanistan, et on continue d’ignorer ou de déformer la catastrophe humaine qui se déroule jour après jour dans ces pays.

On nous ment sur le rôle joué par les Etats-Unis au Moyen Orient et ailleurs.

On nous refuse tout bilan exact de la crise climatique.

Projet censuré s’adresse à ceux qui souhaitent connaître la vérité.

Grâce à ce projet, les nouvelles les plus importantes ignorées chaque année par la presse corporative trouvent visibilité et existence publique. Des enquêtes exhaustives menées pendant des mois permettent de réunir des nouvelles dans un volume annuel devenu un outil fiable pour les chercheurs et les médias. Les journalistes, les activistes, les universitaires et les chercheurs sont de plus en plus nombreux à le consulter.

Félicitons-nous des progrès du projet. Au moment où se fait sentir, plus que jamais, le besoin d’un journalisme indépendant et de médias qui ne soient ni corrompus ni affiliés au gouvernement, Projet censuré a créé un cadre de recherche de l’information véridique. Il a construit un pont où transitent ceux qui souhaitent informer en toute sincérité et transparence, comme ceux qui sont avides d’informations authentiques.

Dans une interview datant déjà de quelques décennies, la journaliste Martha Gelhorn, aujourd’hui disparue, confiait à son collègue John Pilger : « Tous les gouvernements sont mauvais, et certains sont pires »

Il nous incombe donc de rechercher des sources d’information fiables, ou même de nous informer par nos propres moyens et de divulguer le fruit de nos recherches. Nous avons le bonheur d’avoir trouvé, dans cette mission, un allié : le Projet censuré.

Dahr Jamail
journaliste indépendant états-unien travaillant en Irak

Attentat manqué de Times Square : trois suspects arrêtés au Pakistan

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La police pakistanaise a appréhendé trois suspects qui étaient en relations avec l’Américain d’origine pakistanaise arrêté en mai à New York après une tentative d’attentat à la voiture piégée à Times Square, a indiqué mercredi 8 septembre un haut responsable de la police. Les trois suspects ont été arrêtés il y a deux semaines à Islamabad et sont interrogés depuis déjà plusieurs jours.

"Il a été prouvé qu’ils avaient des liens avec Faisal Shahzad", arrêté à New York après la tentative d’attentat, "et qu’ils lui ont transféré de l’argent", a déclaré le chef des opérations de police à Islamabad.

Faisal Shahzad, 30 ans, est accusé d’avoir garé une voiture piégée sur la célèbre place très fréquentée en plein cœur de New York, le samedi 1er mai en fin d’après-midi. L’alerte avait été donnée par des vendeurs ambulants qui avaient vu de la fumée s’échapper de la voiture, et l’explosion ne s’était pas produite.

Le Monde

Le patron de la NSA veut "sécuriser" Internet sans dire comment

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À l’occasion d’une conférence sur le gouvernement 2.0, le patron de la NSA a souligné que les États-Unis ont un rôle essentiel dans la défense et la sécurité d’Internet. Toutefois, le général n’a pas cité précisément les moyens mis en oeuvre ou prévus pour combattre les menaces numériques internes et externes.

Depuis hier et jusqu’à aujourd’hui, Washington accueille le Gov 2.0 Summit, une conférence dédiée au "gouvernement 2.0" et à son rôle de plate-forme pour les citoyens. À cette occasion, plusieurs débats sur différentes thématiques sont organisés et les orateurs se succèdent pour nourrir le débat. Parmi eux se trouvait le lieutenant-général Keith B. Alexander, l’actuel directeur de la National Security Agency (NSA).

Animant la conférence "Politique de cyber-sécurité américaine, stratégie et U.S. Cyber Command", le directeur de la NSA a défendu le rôle prééminent des États-Unis dans la défense et la sécurisation d’Internet, afin de combattre des menaces intérieures et extérieures, rapporte le site Threat Post.

"Nous avons fait Internet et il me semble que nous devrions être les premiers à le protéger" a-t-il déclaré hier, dans des propos cités par le site américain. "Le challenge devant nous est imposant et redoutable. Mais nous avons l’obligation d’y répondre en y faisant face" a-t-il expliqué.

Cependant, le lieutenant-général n’a pas expliqué de quelle façon le gouvernement travaillait pour entreprendre la sécurisation d’Internet. Une partie de la réponse pourrait se trouver dans la politique anti-piratage voulue par le vice-président Joe Biden. Si le piratage et la contrefaçon ne menacent pas directement l’infrastructure du réseau, ces phénomènes ont - selon lui - un impact sur l’économie : "le piratage fait des dégâts, il affecte notre économie" avait-il lancé.

"L’Internet est fragile. Notre économie et notre sécurité, nos libertés civiles et nos droits sont particulièrement dépendants d’Internet" a estimé le directeur de la NSA. "Il est essentiel d’améliorer notre posture de défense. Les menaces sont réelles. Des acteurs malveillants sur un autre continent peuvent exploiter nos réseaux. Ils deviennent mieux organisés et plus forts pour exploiter les faiblesses de nos technologies".

"Nos citoyens sont très intéressés par les activités du gouvernement dans ce domaine, et j’ai une obligation envers la loi et le peuple américain de préserver et de protéger leurs droits tout en protégeant nos intérêts. C’est une obligation qui n’a jamais été compromise" a-t-il assuré.

Si le lieutenant-général se garde bien de mentionner un pays en particulier, difficile de ne pas songer à la vague de piratage qui a affecté une vingtaine d’entreprises occidentales, dont le géant de la recherche Google. Si Pékin s’est toujours cramponné à sa version officielle - expliquant n’y être pour rien -, l’enquête a pourtant désigné la Chine comme point de départ de l’attaque.

Numerama

L’armée russe met en orbite trois satellites

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Un lanceur Rockot destiné à mettre en orbite deux satellites militaires et un satellite de télécommunications Gonets-M, a été tiré par les Troupes spatiales russes depuis le cosmodrome de Plesetsk a annoncé mercredi à RIA Novosti le porte-parole des Troupes Alexeï Zolotoukhine.

"Ce matin, à 7h30 heure de Moscou, (03.30 GMT) un lanceur léger Rockot a été tiré par les Troupes spatiales depuis le cosmodrome de Plesetsk afin de mettre en orbite deux satellites militaires et le satellite de télécommunications Gonets-M", a déclaré le porte-parole.

Selon lui, ces trois satellites serviront à améliorer le réseau de télécommunications du ministère de la Défense.

RIA Novosti

mercredi 8 septembre 2010

OTS : La vérité est toute autre.

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Depuis 94/95, l'opinion publique européenne, suisse et française en particulier, est savamment manipulée par médias interposés pour justifier la thèse d'un « suicide collectif ésotérique » qui expliquerait la mort de 74 personnes membres de la « secte » de l'Ordre du Temple Solaire en Suisse (Octobre 94), au Canada et en France (Vercors, Décembre 95).

Au nom de ce « suicide collectif d'une secte tueuse », des réseaux politiques informels et des associations subventionnées par l'État (ADFI, CCMM) justifient les actions de « chasse aux sectes » menées conjointement par M. Alain GUYARD (PS) et Jean-Pierre BRARD (PC), respectivement président et rapporteur de la Commission Parlementaire d'Enquête sur les Sectes et M. Alain VIVIEN (PS), Président de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes rattachée au Premier Ministre.

Les 74 personnes membres de l'Ordre du Temple Solaire, morts en Suisse, au Québec et en France entre 94 et 95, ont été assassinées sur ordre d'hommes politiques français et plus spécifiquement M. Charles PASQUA (ex-RPR).

L'assassinat a été conçu, organisé et mis en oeuvre par des fonctionnaires de l'État Français et plus précisément des agents de la Direction Générale des Services Extérieurs (DGSE, ex-SDECE, autrement dit service d'espionnage de l'Armée Française, impliqué par ailleurs dans les affaires ELF et Rainbow Warrior).

Depuis 95, la police française (Cdt Gilbert HOUVENAGHEL, Police Judiciaire), le juge d'Instruction Luc FONTAINE (Vice-Président du Tribunal de Grande Instance de Grenoble), les deux « experts » judiciaires au dossier, le journaliste-barbouze Jean-Luc CHAUMEIL et le psychiatre Jean-Marie ABGRALL, manipulent l'information et l'instruction judiciaire, aux fins de cacher aux parties civiles et à l'opinion publique la réalité des faits et de faire croire à une thèse indéfendable de « suicide ésotérique ». Cette thèse sert à cacher un véritable assassinat programmé et consciemment voulu par des personnages parfaitement vivants à ce jour et connus de la justice.

Plus récemment, 3 magistrats de la Cour de Cassation de la République Française, à savoir M. Paul GOMEZ (Président de la Chambre Criminelle), Mme Dominique COMMARET (Avocat Général) et M. Christophe SOULARD (rapporteur) ont agi volontairement pour protéger les responsables de cet assassinat collectif, en refusant de dessaisir le juge FONTAINE de l'instruction de ce dossier, malgré les preuves accablantes de sa complicité objective avec les meurtriers.

En général, les fantômes ne menacent pas de mort les policiers ou les juges d'instruction qui enquêtent sur leur mort.

Pourtant, le juge Luc FONTAINE a déclaré avoir reçu des menaces de mort au cours de son instruction. Et comme M. Luc FONTAINE fait partie de ces lâches qui préfèrent se taire plutôt que risquer leur carrière de fonctionnaire, M. Luc FONTAINE bricole son instruction.

En général, les experts judiciaires honnêtes et consciencieux ne viennent pas chez les psycho-sociologues qui remettent en cause leurs expertises pour les menacer d'atteindre à leur intégrité physique.

Pourtant, M. Jean-Luc CHAUMEIL est venu chez moi le 13 septembre 00, pour tenter de me convaincre que sa thèse et celle de ses complices le juge Luc FONTAINE, le policier Gilbert HOUVENAGHEL et le psychiatre Jean-Marie ABGRALL était la bonne.

Et M. Jean-Luc CHAUMEIL, devant 5 témoins (deux avocats, dont Maître Sabine PAUGAM, un officier de police judiciaire, un journaliste de télévision muni d'un magnétophone discret et notre ami Joël LABRUYÈRE) a terminé son intervention lors de cette réunion privée (dont il avait été informé par des écoutes téléphoniques illégales), en me menaçant « de revenir me voir pour s'occuper de moi » au cas où je continuerais à le mettre en cause.

Il faut rajouter que ce jour-là, ce M. CHAUMEIL, venu pour tenter de m'effrayer, avait lui-même l'air complètement terrorisé... Et je ne parlerai pas de la confusion de son discours.

Bien entendu, une procédure va être diligentée contre ce M. CHAUMEIL, pour menaces, par Maître Jean-Pierre JOSEPH du barreau de Grenoble, avec Maître Sabine PAUGAM et Maître Igor de PLATER comme témoins.

Depuis 89, suite à la chute du mur de Berlin, les services secrets russes ont cherché à retrouver des moyens financiers significatifs en vendant à l'étranger des produits nucléaires. L'Armée Française a servi d'intermédiaire pour la passation de contrats de retraitement nucléaire par des sociétés multinationales, notamment une entreprise québécoise. Ce type de contrat implique des commissions occultes qui servent, d'une part, à rétribuer les hauts fonctionnaires impliqués et d'autre part, à financer les grands partis politiques français. Mais, pour gérer ces masses d'argent, il faut des systèmes para-bancaires capables d'agir à un niveau international. Ce fut le cas de l'Ordre du Temple Solaire.

Par ailleurs, les services secrets de différentes grandes puissances utilisent pour leur fonctionnement courant des « fonds secrets » qui leur sont versés en début d’année. Ces fonds sont placés sur le marché financier international et produisent ainsi des intérêts substantiels qui n'existent pas dans les comptabilités publiques (puisque provenant de « fonds secrets »…). Les intérêts issus de cette gestion servent de « stock-options » aux hauts fonctionnaires dirigeants ces services secrets et, bien sûr, à financer les grands partis politiques. Là encore, l'OTS servait de système de gestion para-bancaire.

Pour comprendre ce dossier particulièrement significatif des poubelles de la politique française, il faut savoir que, depuis plusieurs décennies, la vie politique française est essentiellement financée par de l'argent noir fourni par différentes mafia.

Globalement, cet argent provient du pétrole (ELF, l'Afrique et les gouvernements du Gabon, du Cameroun etc), du trafic de drogues dont les politiques maintiennent férocement le caractère délictueux (PASQUA, Maroc), des machines à sous (PASQUA, nombre de grands casinos français) et, enfin, du trafic d'armes (commissions politiques sur les ventes de chars Leclerc aux pays arabes, trafics internationaux de matières fissiles).

Pour gérer les énormes masses d'argent qui correspondent à ces activités, il faut des « porteurs de valises ».

Les loges maçonniques de toutes obédiences, les organisations initiatiques et les ordres templiers (AMORC, ORT, OTS et beaucoup d'autres), tant appréciés chez nos amis africains fascinés par les belles toges et les croix des « magiciens blancs », ont été utilisées tout au long de l'histoire de la 5ème République par les gestionnaires des fonds politico-mafieux occultes, en général placés à la tête de ces organisations officiellement « spirituelles » et dont les membres ordinaires servent de paravents à des pratiques criminelles.

Le meurtre des 74 membres de l'Ordre du Temple Solaire est la punition infligée à des porteurs de valises (DI MAMBRO) trop gourmands qui ont eux-mêmes détourné à leur profit depuis les banques suisses des centaines de millions de dollars vers l'Australie. Dans le monde du crime organisé, un porteur de valise qui fait du chantage à la dénonciation d'un système de trafic financier ou qui menace de dénoncer ses commanditaires politiques est rapidement éliminé du jeu.

Quand, en plus, son entourage sait aussi, il faut alors éliminer un peu plus de monde. Et maquiller un crime en suicide est tout de même moins dangereux, surtout si, en plus, cela permet de faire peur à d'autres organisations de porteurs de valises.

Mais personne parmi les commanditaires de cet assassinat n'avait prévu qu'il y aurait parmi les morts les membres de la famille d'un riche industriel médiatisé (M. VUARNET), défendu par un avocat déterminé.

Personne n'avait prévu qu'un journaliste têtu et vacciné contre les écoutes illégales et les menaces de mort (anonyme à ce jour pour des raisons de sécurité), qu'un psycho-sociologue accusé sans fondement d'être membre d'une secte (moi-même) ou qu'un artiste et écrivain défenseur des victimes de la chasse aux sectes (Joël LABRUYÈRE) entreprendraient avec une absolue détermination de faire toute la lumière sur cette affaire.

Il faut sans doute rappeler ici qu'il n'y a pas de limite entre le crime organisé et la vie politique française et ce sans doute depuis très longtemps. Et comme il n'y a pas de limites, quelques gangsters habiles et puissants utilisent les rouages complexes des institutions de la République pour gérer leurs affaires criminelles, en rémunérant un petit nombre de complices politiques et en faisant peur à un grand nombre de lâches. Et, pour ce faire, ces gangsters habiles justifient leurs actes « au nom de la raison d'État », en utilisant les Fraternelles et les Loges Maçonniques de différentes obédiences (ce qui ne veut évidemment pas dire que tous les Françs-Maçons sont malhonnêtes : nombreux sont ceux, ces jours-ci, qui nous aident dans notre travail ; qu'ils en soient remerciés ici.).

Mais la caractéristique des lâches est souvent qu'ils ont aussi le désir d’être honnêtes. Et quand le vent tourne, la peur change de sens. Aujourd'hui, ceux qui savent et qui se sont tus par lâcheté depuis 95 ont peur non plus tant des gangsters que de ceux qui enquêtent et dévoilent la vérité. La peur a changé de camp et, à ce jour, le journaliste et moi avons quelques difficultés à traiter tous les témoignages qui nous arrivent.

L'ensemble des convictions auxquelles est arrivé le petit groupe de travail que j'anime depuis plusieurs mois sur ce dossier de l'OTS, repose sur des déclarations concordantes de différents agents de l'État Français (Police, Gendarmerie, Armée) et de membres de différentes sociétés ésotériques.

Aucun de ces témoignages ne peut être sereinement traité par la justice française :en effet, celle-ci, tout comme de nombreux services de police, est utilisée à des fins criminelles par différents politiques et gangsters qui cherchent par tous les moyens possibles à étouffer ce dossier de l'OTS.

Comme un Franc-Maçon, même magistrat, est tenu par serment d’agir solidairement avec tous ses « Frères », les magistrats Francs-Maçons, sauf exception, protègent leurs « frères », même lorsque ceux-ci sont des criminels avérés : le serment maçonnique a pour eux plus de valeur que les lois de la République.

Et comme le pourcentage de magistrats Françs-Maçons est à ce jour très significatif, la justice française a perdu toute crédibilité dans le traitement de ce dossier. C'est ainsi que l'on retrouve dans la même fraternelle maçonnique le Dr ABGRALL, expert au dossier de l'OTS et l'avocat du chef d'orchestre TABACHNIK, mis en examen par le juge FONTAINE pour servir de bouc-émissaire tout en étant protégé par avance de toute conséquence fâcheuse.

À ce jour, le dossier OTS est devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Nous étudions actuellement avec différents avocats la possibilité de porter cette affaire devant la Cour Pénale Internationale de La Haye, compte tenu de l'implication de plusieurs ministres, policiers, militaires et magistrats français.

Il va bien falloir, un jour, que les citoyens français se décident à laver les poubelles de la Vème République et à choisir entre la démocratie ou la mafia : là est le vrai débat désormais, bien au-delà des batailles droite-gauche. Quelle démocratie voulons-nous et comment acceptons-nous de la financer ?

Nous n’avons pas la réponse et invitons donc ici même au débat public sur ce thème. En attendant, je rappellerai que pour qu'il y ait un jour pardon du sang versé, il doit y avoir justice rendue, avec reconnaissance des victimes et des responsabilités des auteurs.

Alors, il vaudrait mieux que ces messieurs évitent ces temps-ci de parler d'amnistie pour « les affaires ». Avant de demander pardon, il faut avoir le courage de reconnaître ce qui est et assumer les conséquences de ses actes. La lâcheté aussi a un prix.

Christian Cotten

mardi 7 septembre 2010

Stay-behind : les réseaux d’ingérence américains

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Suite aux enquêtes de deux juges vénitiens, le président du Conseil italien confirme en 1990 l’existence du réseau Gladio. Ce réseau émane d’une structure beaucoup plus vaste, le « stay-behind », mis en place par les américains après la seconde guerre mondiale pour lutter contre l’influence communiste. Les citoyens des démocraties occidentales sont-ils réellement libres de leurs choix ?

Les réseaux d’ingérence américains




Chargés d’instruire les affaires du crash d’un avion militaire secret, en 1973, à Maghera, et celle d’un attentat à la voiture piégée, à Paetano, les juges vénitiens Felice Casson et Carlo Mastelloni recueillent des témoignages et des documents tendant à prouver qu’un gouvernement secret contrôlerait l’Italie dans l’ombre des institutions officielles. Alors qu’ils convoquent en leur cabinet plusieurs dirigeants politiques du pays, le président du Conseil, Giulio Andreotti, rend publique le 27 octobre 1990 une déclaration authentifiant l’existence d’une telle superstructure, le Gladio : « Après la Seconde Guerre mondiale, la peur de l’expansionnisme soviétique et l’infériorité des forces de l’OTAN par rapport au Kominform conduisirent les nations d’Europe de l’Ouest à envisager de nouvelles formes de défense non conventionnelles, créant sur leur territoire un réseau occulte de résistance destiné à œuvrer en cas d’occupation ennemie, à travers le recueil d’informations, le sabotage, la propagande, la guérilla [...] À la lumière des événements récents et significatifs qui ont bouleversé l’Europe de l’Est, le gouvernement s’impose de revoir toutes les dispositions en matière de guerre non orthodoxe et de promouvoir toute initiative propre à vérifier, tant sur le plan politique que sur celui de la technique militaire, l’actuelle utilité et la validité des systèmes de protection du territoire national ».

Les révélations fracassantes de Giulio Andreotti débouchèrent sur une pénible question : tout au long de la guerre froide, les démocraties occidentales ont-elles été manipulées par les services spéciaux de l’Alliance atlantique, au point que la démocratie elle-même n’aurait été qu’un simulacre ? Pour y répondre, des commissions d’enquête parlementaires ont été constituées en Italie, en Suisse et en Belgique. Le résultat de ces investigations est si pénible que d’autres États, comme la France, ont préféré s’enfoncer dans la dénégation.

L’existence des stay-behind était pourtant un secret de polichinelle. En 1952, la presse allemande avait révélé les activités d’un groupe d’extrême droite, le Bundesdeutscherjungend, dont les militants, armés par les services secrets de l’Alliance atlantique, préparaient l’assassinat des principaux leaders de la gauche en cas d’invasion soviétique. L’Alliance entendait ainsi prévenir la constitution d’un gouvernement fantoche imposé par l’Armée rouge.

Le réseau stay-behind est mentionné, en 1976, dans le rapport de la commission d’enquête parlementaire américaine sur la CIA présidée par le sénateur Frank Church. Des informations plus précises ont été rendues publiques, en 1978, par l’ex-chef des stay-behind et ex-patron de la CIA, William Colby, dans son autobiograhie. De nombreux détails ont été publiés, en 1982, par le colonel Alfred H. Paddock, ancien commandant du 4e Groupe d’action psychologique. Toujours en 1982, l’enquêteur du Bureau des investigations spéciales, John Loftus, a révélé les conditions de recrutement des stay-behind parmi les agents nazis. Le journaliste et historien Gianni Flamini a décrit leur action en Italie dans son monumental ouvrage (1981 à 1984). Enfin, la redéfinition des actions du stay-behind a été officiellement analysée lors d’un colloque organisé, en 1988, par l’US National Strategy Information Center.

Aussi abondante qu’elle soit, cette documentation reste parcellaire et donne une image biaisée du système. Des documents du département d’État américain, ultérieurement déclassifiés et publiés, la complètent utilement et font apparaître un dispositif global d’ingérence dans la vie démocratique des États alliés bien plus large que les seuls stay-behind.

Retracer la formation et l’histoire du plus secret des services secrets n’offre pas seulement un intérêt rétrospectif pour la face cachée de la politique occidentale depuis 1947. Ce service, dont l’existence n’a été reconnue que pour affirmer qu’il appartenait au passé, ne serait-il pas toujours actif ? Alors qu’il était censé n’avoir jamais existé, il a officiellement été dissous trois fois : d’abord en 1952, puis en 1973, enfin en 1990. Et, s’il est toujours actif, manipulant en sous-main les institutions publiques, les démocraties occidentales ne sont-elles que des leurres ?

La création du stay-behind

Pour répondre à ces questions, un retour historique s’impose. Dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, un service de contre-espionnage américain, la branche X2 de l’OSS (Office of Strategic Services), fut chargé de localiser les agents nazis restés sur place après le repli de la Wehrmacht : les « stay-behind ». Plutôt que de les arrêter et de les fusiller, James Jesus Angleton, patron du X2, et le général William J. Donovan, directeur de l’OSS, décidèrent d’en retourner le plus grand nombre et de les enrôler en vue de la Guerre mondiale suivante, celle qui opposerait le « monde libre » au « péril communiste ». Il fallait faire vite, avant que les mouvements de résistance n’identifient eux aussi les stay-behind et ne les épurent.

Cette opération débuta en Italie avec le retournement du chef des escadrons de la mort (Decima Mas), le prince Valerio Borghese, qui révéla les noms de ses agents pour les sauver. Puis elle fut conduite dans tous les territoires anciennement occupés par le Reich. Ainsi, les stay-behind français furent identifiés et recrutés après le retournement du secrétaire général de la police, René Bousquet. À la capitulation de l’Axe, l’opération fut étendue à l’Allemagne elle-même jusqu’à retourner le général Reinhard Gehlen, ex-chef du service secret de la Wehrmacht sur le front de l’Est. Après dix mois de « traitement » aux États-Unis par Frank G. Wisner, Gehlen fut amnistié et se vit confier la création et la direction du Bundesnachrichtendienst (BND), le service secret de l’Allemagne fédérale. L’opération fut planifiée par Allan Dulles, alors chef de poste de l’OSS à Berne. Il s’appuya sur les contacts informels qu’il avait eus, depuis la mi-1942, avec deux tendances du parti nazi en vue de conclure une paix séparée. Les agents nazis, fascistes et oustachis, dont les fonctions étaient publiques ne pouvaient être réemployés en Europe. Ils furent donc déplacés en Amérique latine où ils pouvaient être utilisés. Leur exfiltration fut réalisée par le Saint-Siège, qui partageait leur logique, sous la responsabilité de Mgr Giovanni Battista Montini. En France, le tri des agents de nationalité allemande fut opéré au camp d’internement du Coudray-Morancez (Eure-et-Loir), sous le couvert du séminaire de l’abbé Franz Stock.

En 1946, le président Harry S. Truman s’attela à la reconversion de l’économie et des institutions de guerre américaines. Prenant acte des difficultés que son pays avait rencontrées pendant la Seconde Guerre mondiale, il décida de doter les États-Unis d’une industrie de guerre et de services secrets permanents. Cette décision était légitime au regard de l’improvisation dans laquelle son pays s’était trouvé pendant le conflit, elle révélait aussi la difficulté de reconvertir l’énorme machine de guerre américaine à l’économie de paix. Truman dut faire face à de vives oppositions politiques, des deux bords, pour faire entériner sa décision. Selon les préconisations du général William J. Donovan, directeur de l’OSS, la nouvelle Agence centrale de renseignements (CIA) devait se substituer partiellement aux services de la Marine, de l’Armée de terre, et du Secrétariat d’État. Elle ne devait pas se contenter de recueillir des renseignements, mais devait aussi pouvoir agir à l’étranger, en violation de la souveraineté des États. Si Truman valida la première proposition, il renonça à la seconde. Officiellement, le National Security Act, validé par le Congrès en 1947, pérennise en temps de paix un dispositif militaire général qui comprend une agence de renseignements extérieurs, la CIA, dénuée de toute compétence pour conduire des « opérations spéciales ». L’Organisation Gehlen en Allemagne et le réseau stay-behind dans toute l’Europe n’avaient donc plus de raison d’être et auraient dû être démantelés.

Néanmoins, à l’occasion de débats sur les conditions d’occupation de l’Allemagne vaincue, la conférence des ministres des Affaires étrangères à Moscou montra qu’il était impossible aux pays tiers de ne pas se positionner dans le conflit USA-URSS. La première, la France choisit son camp, celui des Anglo-Américains. C’était le début d’une guerre non déclarée et sans opérations militaires conventionnelles, la guerre « froide ». Revenant illégalement sur la décision du Congrès, Harry S. Truman institua en secret un nouveau service pour conduire des opérations de guerre en temps de paix. L’Organisation Gehlen et le réseau stay-behind en fournirent immédiatement les fondements.

La seule base juridique des opérations spéciales est la National Security Council Directive on Office of Special Projects (NSC 10/2) du 18 juin 1948. Classée top secret, elle n’a été rendue publique que cinquante ans plus tard. Cette directive stipule que les opérations du réseau seront planifiées et conduites sous l’autorité d’un Bureau administrativement rattaché à la CIA et, en temps de guerre, en coordination avec l’état-major. Le chef de ce bureau est nommé par le secrétaire d’État, agréé par le directeur de la CIA, puis confirmé par le Conseil national de sécurité. Initialement, ce Bureau disposait d’une autonomie complète et n’était rattaché à la CIA que pour bénéficier d’un financement légal. En cas de désaccord entre le Bureau d’une part, et directeur de la CIA d’autre part, ou le Secrétaire d’État, ou encore le Secrétaire à la Défense, le litige ne pouvait être tranché que par le Conseil national de sécurité. Chaque autorité concernée devait désigner un officier de liaison auprès du Bureau et lui transmettre toute information requise, de sorte que le secret de l’existence même du Bureau fut conservé. La compétence du Bureau est ainsi définie : « Toutes activités, conduites ou favorisées par le Gouvernement contre des États ou des groupes hostiles, ou de soutien d’États ou de groupes amis, mais qui sont planifiées et exécutées de sorte que la responsabilité d’aucun Gouvernement [successif] des États-Unis ne puisse apparaître aux personnes non-autorisées, ou que, si elles sont découvertes, le Gouvernement des États-Unis puisse en dénier plausiblement la responsabilité. Précisément, de telles opérations comprennent toute activité secrète en relation avec : la propagande ; la guerre économique ; l’action préventive directe, incluant le sabotage, l’anti-sabotage, les mesures de destruction et d’exfiltration ; la subversion d’États hostiles, incluant l’assistance aux mouvements de résistance, aux guérillas locales et aux groupes de libération en exil ; et le soutien aux éléments anticommunistes locaux dans les États menacés du monde libre. Ces opérations ne comprennent pas les conflits armés conduits par des forces militaires reconnues, l’espionnage, le contre-espionnage, la couverture ou la tromperie pour des opérations militaires ».

L’organisation interne du réseau a été définie dans un mémorandum secret, rédigé par le premier directeur du Bureau à l’attention du directeur de la CIA. Il est divisé en cinq groupes fonctionnels :
le Groupe de guerre psychologique (presse, radio, rumeurs, etc.) ;
le Groupe de guerre politique (aide à la résistance dans les États communistes, aide aux mouvements en exil, aide aux mouvements anticommunistes dans les pays libres, encouragement aux transfuges) ;
le Groupe de guerre économique (empêchement d’achat de fournitures, manipulation des marchés, marché noir, spéculation sur les monnaies, contrefaçon, etc.) ;
le Groupe d’action directe préventive (aide aux guérillas, sabotage, contre-sabotage, destruction, exfiltration, stay-behind) ;
le Groupe « divers ».

Pour Truman et son équipe, la nouvelle guerre n’est pas de type conventionnel et n’oppose pas les États-Unis à l’URSS, mais elle est politique, économique et psychologique et oppose l’Occident au communisme. L’intérêt des États-Unis devient la défense des valeurs de ses « pères fondateurs », donnant ainsi une dimension religieuse, sinon mystique, à la guerre froide. Tous les moyens doivent être mobilisés pour que les Occidentaux se reconnaissent dans le camp américain, s’identifient au « monde libre », se préparent à se sacrifier pour lui.

Le stay-behind n’est qu’une arme particulière dans cette croisade. L’expression « stay-behind » était utilisée par les services britanniques pour désigner ses agents restés en arrière de la ligne de front. Ils pouvaient avoir pour mission d’organiser une résistance locale en bénéficiant du parachutage d’armes et de moyens de transmission. Pendant la guerre froide, l’idée de ne pas attendre une occupation soviétique de l’Europe occidentale pour y préparer l’infrastructure de réseaux de résistance parut logique. De même l’idée de recruter, pour un réseau atlantiste de ce type, des anticommunistes habitués à l’action secrète allait de soi. Outre les agents nazis retournés par l’OSS, Carmel Offie continua à recruter des personnels dans les milieux d’extrême droite pour la nouvelle structure américaine. Concernant la faction ultramontaine des catholiques, les Anglo-Américains passèrent un accord global avec le Saint-Siège par l’entremise du cardinal Francis Spellman.

Développement du stay-behind

Si les stay-behind avaient pour seule finalité de préparer la résistance en cas d’occupation, chaque État aurait pu s’en doter, de sa propre initiative et sous sa seule autorité. Mais dans la mesure où l’on considérait que les communistes occupaient déjà partiellement, sur le plan idéologique tout au moins, l’Europe occidentale, il devenait indispensable que les stay-behind échappent à des gouvernements dans lesquels l’ennemi pouvait entrer par la voie électorale à tout moment.

Forts de ce raisonnement, des accords tripartites furent signés entre les États-Unis, le Royaume-Uni et chacun de leurs alliés autorisant Washington à agir sur leurs territoires à leur insu, de manière à les défendre face à l’infiltration communiste.

En 1949, les premiers accords furent intégrés dans un système multilatéral incluant la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, la France et le Royaume-Uni. Il était géré par le Comité clandestin de l’Union occidentale (CCUO). Suite à la signature du Traité de l’Atlantique-Nord, ce système fut ouvert à de nouveaux États, et plus tard encore à des États neutres géographiquement situés aux marges de l’OTAN. Le CCUO devint alors le Comité clandestin de planification (CPC, Clandestine Planning Committee) puis, en 1958, le Comité allié de coordination (ACC, Allied Coordination Committee).

Le fondement juridique de ce dispositif est fourni par des protocoles secrets du Traité de l’Atlantique-Nord. Il n’est pas intégré pour autant à l’Organisation du Traité (OTAN), de sorte que le retrait français de l’OTAN (1966-95) n’a nullement impliqué son retrait du dispositif. La supervision du CCUO-CPC-ACC est assurée par les Anglo-Américains qui se sont réparti des zones d’influence : aux Britanniques le Benelux et la péninsule ibérique, aux Américains, tout le reste. La présidence du Comité est « tournante », elle revient à tour de rôle à chaque État membre.

Selon le colonel Oswald Le Winter, ancien officier traitant du Gladio au sein de la CIA, les protocoles additionnels du Traité de l’Altantique-Nord stipulent notamment que les États membres renoncent à poursuivre les agissements de groupes d’extrême droite lorsque ceux-ci sont utilisés pour les besoins du service. Ces documents auraient été signés pour la France par Robert Schuman, alors président du Conseil.

Aux États-Unis, ce service secret fut initialement dénommé Bureau pour la coordination politique (OPC). Son premier directeur fut Frank G. Wisner. Il a été choisi par le secrétaire d’État, le général George Marshall, sur une liste de six noms établie par son conseiller George F. Keenan en relation avec Allan Dulles. Irving Brown, représentant du syndicat AFL-CIO à Paris, et Norris Chapman, diplomate en poste à Paris, y figurent. Décrivant cette période, William Colby écrit : « Débordant de dynamisme et d’intelligence, Wisner ne ménagea pas sa peine et, en quelques mois, faisant largement appel à ses anciens collègues de l’OSS, mit sur pied, dans le monde entier, une espèce de nouvel ordre des Templiers, chargé de défendre la liberté occidentale contre l’obscurantisme communiste... et la guerre ».

Au début des années cinquante, le général Walter B. Smith, nouvellement nommé directeur de la CIA, exigea que le Bureau ne soit pas seulement administrativement rattaché à l’Agence, mais qu’il soit subordonné à son autorité. Il finit par obtenir sa fusion avec la Direction de la planification de l’Agence, en août 1952. Les autorités américaines admirent à cette occasion que l’OPC avait existé et prétendirent qu’elles venaient de le dissoudre. Elles ne pouvaient en effet reconnaître la fusion puisque les activités de l’ex-OPC restaient illégales. Le général Smith s’adjoignit le concours d’Allan Dulles, ex-chef de l’OSS et frère du secrétaire d’État John F. Dulles.

En contrepartie de sa perte d’indépendance, Frank G. Wisner disposa de moyens accrus, notamment d’un Centre de guerre psychologique, installé à Fort Bragg sous le commandement du major-général Robert A. McClure. Ce Psychological Warfare Center prit ultérieurement le nom de Special Warfare School (1956-68), puis d’Institute for Military Assistance (1969-83), et enfin de John F. Kennedy Special Warfare Center and School (depuis 1983). Fort Bragg est devenu l’une des plus importantes bases militaires dans le monde. C’est là que stationnent les unités spéciales, les « bérets verts ».

Selon le rapport Church, le réseau disposait déjà, en 1952, de trois mille collaborateurs, de quarante-sept postes à l’étranger et d’un budget annuel de deux cents millions de dollars. Wisner a toujours revendiqué comme exploits de son service la création de syndicats non communistes en Europe (1947-50), le renversement de Mossadegh en Iran (1953) et celui de Jacopo Arbenz au Guatemala (1954). Des opérations moins probantes ont été conduites en Albanie, en Ukraine, en Pologne et en Corée. L’OPC étendait donc ses activités hors d’Europe.

En 1958, Richard M. Bissell succéda à Frank G. Wisner. Puis, Richard M. Helms, Desmond Fritzgerald, Thomas H. Karamessines et William E. Colby.

Depuis 1968, le Comité de liaison (CCUO-CPC-ACC) a été renforcé, selon une articulation et des modalités obscures, par une réunion annuelle de contact des services secrets européens, le Club de Berne.

En mars 1973, le dispositif fut à nouveau remodelé et la Direction prit sa dénomination actuelle de Direction des opérations. Elle fut dirigée par William Nelson, puis William Wells, John N. McMahon, Max C. Hugel, John H. Stein, Clair E. George, Richard F. Stolz. C’est dans cette période que les activités du stay-behind furent renforcées en Amérique latine. Une coordination des services argentins, boliviens, chiliens, etc. est mise sur place pour terroriser et éliminer les leaders des oppositions. Cette coordination peut compter sur le soutien des stay-behind espagnols, français, portugais, etc. pour espionner et assassiner ceux qui s’enfuient en Europe. C’est l’opération Condor, dont la direction opérationnelle est confiée à Klaus Barbie. Les responsables militaires latino-américains du stay-behind furent formés à l’US School of Americas de Fort Benning (Géorgie), devenue en 2001 Western Hemispheric Institute for Security Cooperation (WHISC) par des professeurs provenant de Fort Bragg. L’École des Amériques a été vivement critiquée après la publication de ses manuels internes et la révélation des cours de torture qui y étaient prodigués.

Simultanément, le stay-behind met en place une organisation internationale politico-militaire, la loge Propaganda Due (P2), régulièrement affiliée au Grand Orient d’Italie. Elle sert d’instrument privilégié pour articuler guerre politique et opérations spéciales. Licio Gelli, le grand-maître de la P2, avait été l’officier fasciste de liaison entre l’X2 de l’OSS et la Decima Mas du prince Valerio Borghese lors de la constitution du stay-behind en Italie. Son association réunissait plusieurs milliers de personnalités du monde de la politique, des armées, de la finance, de l’Église et des arts, dont neuf cent vingt-trois Italiens. Gelli était devenu un personnage central du dispositif atlantiste au point de figurer comme invité spécial aux cérémonies d’investiture de Bush, Carter et Reagan. La P2 établissait un pont entre les stay-behind et les agents des autres groupes du dispositif. Elle a été dissoute et ses membres font l’objet de diverses poursuites judiciaires aussi bien pour leur implication dans des tentatives de coups d’État que pour leur rôle dans la faillite du Banco Ambrosiano. Seules les listes des membres italiens et argentins de la loge ont été publiées.

Selon nos informations, la loge P2 a été reconstituée sous le couvert d’une ONG suisse de jumelage de communes dans le monde. Cette association disposant d’un statut consultatif auprès des Nations Unies, le fils de Licio Gelli, qui en assure la présidence, a pu participer à la dernière assemblée générale de l’ONU.

En 1986, les armes du Gladio, enfouies dans des conteneurs disséminés dans toute l’Europe, furent remplacées. Le réseau fut doté du matériel de transmission crypté le plus sophistiqué, le Harpoon. Ces acquisitions furent facturées par les Américains à chaque État membre.

En 1990, éclata en Italie le scandale du Gladio. Officiellement les stay-behind furent dissous partout en Europe. En réalité, ils continuèrent à fonctionner sans rien changer, sous le commandement de Thomas A. Twetten, puis de David Cohen.

Actuellement, le « Maître plan » du Pentagone prévoit de séparer à moyen terme les activités de guerre politique, économique et psychologique, des opérations spéciales. De la sorte, les militaires ne seraient plus cantonnés à des opérations commandos, mais pourraient s’investir massivement dans la guerre spéciale, qui reste en temps de paix sous contrôle du Département d’État. Il semble néanmoins que cette restructuration soit difficile à mettre en œuvre.

En outre, le développement d’une formation aux Affaires civiles à Fort Bragg a pour objet de préparer des personnels aptes à administrer des territoires occupés, dans le cadre de missions de maintien de la paix, et à y maximiser l’influence américaine.

Le stay-behind français

Les dirigeants internationaux de l’AFL-CIO A droite, Irwing Brown (1911-1989), responsable du stay-behind pour les milieux de gauche et étudiants en Europe. Il se vantait d’avoir financé aussi bien l’UNI que la MNEF et d’avoir formé personnellement Jean-Christophe Cambadélis et Lionel Jospin.

Pour ce qui concerne la France, en 1947, James J. Angleton prit contact avec Henri Ribière, le patron du SDECE. Ribière, qui revenait de déportation, étant malade, c’est son adjoint, le colonel Pierre Fourcaud, qui transmit la proposition au premier président du Conseil de la IVe République, Paul Ramadier, qui l’accepta. Le 4 mai, Ramadier renvoya les ministres communistes de son cabinet, puis il autorisa le ministre des Affaires étrangères, Georges Bidault, à négocier un accord militaire secret avec les États-Unis. Des discussions furent conduites par le général Pierre Billote et le général George Marshall, de décembre 1947 à mai 1948, dans un fort près de New York.

Selon les accords conclus, seul le président du Conseil est tenu informé de l’activation du « stay-behind » local, d’abord dénommé « Mission 48 », puis « Arc-en-ciel ». Il peut se faire communiquer les noms des agents opérant sur son territoireen envoyant un émissaire consulter la liste mise à jour à son attention au siège de la CIA américaine ou de l’Intelligence Service britannique. Le réseau comprend une cellule occulteauseindes principaux services militaires officiels (Sécurité militaire, services extérieurs, etc.) et civils (Renseignements généraux, Secrétariat général de la Défense nationale, etc.). Ainsi, lors de la création du stay-behind, le service 259/7 du SDECE, dirigé par Jacques Locquin, reçoit comme instruction de préparer l’exfiltration du gouvernement vers l’Afrique du Nord en cas d’invasion soviétique. De même, le chef des forces françaises d’occupation en Allemagne, le général d’armée Pierre Kœnig, est chargé de mettre en place des nœuds d’interception le long des axes potentiels de pénétration de l’Armée rouge.

Les agents sont recrutés sur le double critère de la compétence et de l’anticommunisme. Compte tenu des réseaux cagoulards du colonel Pierre Fourcaud, il peut s’agir aussi bien d’anciens résistants que d’anciens agents nazis retournés et recyclés. Ils peuvent recevoir une formation commando au sein de la 11e Brigade parachutiste de choc à Cercottes (Loiret). Cette unité est constituée par le capitaine Paul Aussaresses. Selon la hiérarchie officielle, elle dépend du service Action des services secrets extérieurs (SDECE) placé sous le commandement du colonel Jacques Morlanne mais, selon la hiérarchie occulte, elle dépend de l’OTAN par l’entremise du lieutenant-colonel Jacques Foccart. Éventuellement, à partir de 1952, les agents peuvent recevoir une formation complémentaire en guerre psychologique au Psychological Warfare Center de la CIA à Fort Bragg (Caroline du Nord). Une cellule du stay-behind, liée au SDECE, le « Brain Trust Action », est subordonnée à l’« Executive Action » de la CIA, pour exécuter des meurtres politiques. Pour permettre à des civils de se former au 11e Choc, le ministre des Anciens combattants, François Mitterrand, autorise l’utilisation de l’Association des réservistes volontaires parachutistes (ARVP). Et pour faciliter leur disponibilité, les Américains proposent des emplois de couverture. Par exemple, deux responsables régionaux du stay-behind, Gilbert Beaujolin et François Durand de Grossouvre (alias « Monsieur Leduc »), créent une société commerciale qui bénéficie aussitôt de la concession exclusive d’embouteillage de Coca-Cola.

Des cellules du réseau sont installées à l’abri de structures acquises à la lutte anticommuniste. Ainsi le groupe de l’ex-milicien Paul Touvier se trouve-t-il organisé au sein d’un ordre secret de chevalerie, la Militia Sanctæ Mariæ ; celui d’André Voisin au sein de l’association Réconciliation française ; ou celui de Roger Patrice-Pelat à l’intérieur d’une société ésotérique, l’Ordre du Prieuré de Sion. Ces cellules peuvent être rattachées à divers organismes de l’OTAN. En général, elles obéissent au CCUO-CPC-ACC, mais elles peuvent aussi être directement subordonnées au Supreme Headquarter Allied Powers Europe (SHAPE).

En 1947, l’OPC fut impliqué dans le Plan Bleu, une tentative de libération des épurés emprisonnés à Fresnes et de renversement de la République au profit de l’amiral Paul Auphan. L’affaire ayant avorté avant d’être lancée, John Foster Dulles rencontra discrètement le général De Gaulle, en décembre, afin d’envisager avec lui une opération de ce type si les communistes gagnaient les élections. À la même période, c’est par le biais d’Irwing Brown et de Carmel Offie que l’OPC provoqua la scission de la CGT et la création de Force ouvrière, ainsi que l’instrumentalisation d’une dissidence trotskiste contre les communistes orthodoxes. En 1958, le Bureau organisa l’accession au pouvoir de De Gaulle. Mais c’est encore le Bureau qui, en 1961, songea à remplacer De Gaulle par un autre général et encouragea le putsch des généraux d’Alger.

À l’initiative du major belge, J-M. Bougerol et du baron Benoît de Bonvoisin, le Bureau a utilisé comme couverture plusieurs associations sectaires. Elles étaient toutes financées par l’entremise du Public Information Office (PIO) de l’OTAN à Bruxelles. Ainsi, dans les années 70, l’Ordre souverain et militaire du Temple de Jérusalem (OSMTJ) fut utilisé par Charly Lascorz et le député Claude Marcus en lien avec le SAC de Jacques Foccart ; de même pour l’Ordre rénové du Temple (ORT) de Raymond Bernard et de Julien Origas, puis de Luc Jouret. Enfin, l’Ordre du Temple solaire (ORT) de Luc Jouret et Joseph Di Mambro.

Le 12 novembre 1990, alors que l’Italie se débattait dans le scandale Gladio, le ministre de la Défense, Jean-Pierre Chevènement, reconnu qu’un Glaive avait existé en France. Maniant la langue de bois, il assura qu’il était resté dormant et ne s’était jamais ingéré dans la vie politique intérieure. Le lendemain, le président François Mitterrand indiqua qu’il avait récemment ordonné au général Jean Heinrich, qui le dirigeait en qualité de chef du service Action de la DGSE, de le dissoudre.

Le stay-behind dans le monde

L’existence du stay-behind a été officiellement reconnue en Allemagne, en Autriche (réseau Schwert), en Belgique, au Danemark, en Espagne, en France (Rose des vents), en Grèce (Toison rouge), en Italie (Gladio), au Luxembourg, en Norvège, aux Pays-Bas, au Portugal, au Royaume-Uni, en Suède, en Suisse et en Turquie. Aucune investigation n’a été conduite au sein des institutions de l’Union européenne, bien que de nombreuses informations laissent à penser que le stay-behind en contrôle les rouages essentiels.

On peut citer plusieurs coups d’État, réussis ou manqués, qui peuvent lui être imputés : outre les événements de 1958 et 1961 en France, les complots Sogno et Borghèse en Italie, le coup des colonels en Grèce, celui contre Makarios à Chypre. À ces opérations de vaste envergure, il convient d’ajouter de nombreuses opérations de déstabilisation politique et des assassinats comme celui du Premier ministre suédois, Olof Palme.

Thierry Meyssan